Musée Guimet, Visite Lyon
Aux origines du musée Guimet…une réussite industrielle colossale !

Le musée Guimet : une grande institution culturelle dédiée aux civilisations de l’Asie

Le musée Guimet regroupe les collections les plus fournies au monde consacrées aux cultures et religions de l’Asie. Il a vu le jour à Lyon, dans un premier temps, en 1879, puis à Paris, dix ans plus tard. Il est l’œuvre d’ Emile Guimet, un riche mécène. Mais qui est Emile Guimet ? Et d’où est issue la fortune qui lui a permis de faire découvrir, au grand public, des croyances aussi diverses que le bouddhisme et le shintoïsme ?

Les Guides de France, spécialistes des visites guidées à Paris et partout sur le territoire national, vous racontent l’histoire passionnante du musée Guimet.

Le musée Guimet, face émergée de l’incroyable réussite industrielle de Jean-Baptiste Guimet

Jean-Baptiste Guimet, un industriel brillant (1795-1871)

Musée Guimet, Visite Lyon
Musée Guimet, Visite Lyon
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Le Bleu Guimet

Jean Baptiste Guimet est né à Voiron en 1795. Son père, Jean Guimet, est ingénieur et on lui doit des plans pour la construction des Docks de Marseille, qui verront le jour en 1850 dans le quartier de la Joliette et qui auront pour dirigeant éminent Paulin Talabot.

A l’âge de 5 ans, Jean-Baptiste Guimet perd sa mère : il est élevé par ses tantes, pieuses, l’une d’elle est religieuse dans l’ordre de la Visitation. Le jeune Jean-Baptiste est un garçon vif et espiègle : il se passionne pour la géométrie, la chimie et les mathématiques. Il réussit le concours d’entrée de l’Ecole Polytechnique et, ses études à Paris terminées, il intègre l’administration des poudres et salpêtres qui est rattachée au ministère de la Guerre.

En 1826, jeune marié, il est en poste à Toulouse. Mais il s’ennuie et se passionne pour les intérêts de son épouse, Rosalie Bidauld, peintre issue d’une lignée d’artistes de Carpentras, dans le Vaucluse. Celle-ci l’informe des difficultés à se procurer, à bas prix, le bleu outremer qui est un pigment tiré du lapis-lazuli, une pierre précieuse. Le gramme de bleu outremer se vend dans les années 1820 au prix de l’or.

Aussi, Jean-Baptiste Guimet emploie ses soirées à mettre au point un bleu de synthèse qui aurait le même éclat que l’outremer naturel. Dans la nuit du 10 au 11 août 1826, à Toulouse, l’ingénieur polytechnicien obtient un premier résultat satisfaisant dont il informe son épouse. Celle-ci, ravie, commence à utiliser le produit de synthèse conçu par son mari.

Le milieu des peintres a vent de la découverte effectuée par Jean-Baptiste Guimet. Il lui passe des commandes et celles-ci deviennent récurrentes : l’outremer Guimet est vendu 20 à 30 fois moins cher que son équivalent naturel produit à partir du lapis lazuli. En 1828, Jean-Baptiste Guimet voit son invention récompensée : le bleu Guimet reçoit un prix de 6 000 F (60 000 € actuels) de la Société d’Encouragement pour l’Industrie Nationale. Ce prix lui permet d’avoir un capital pour lancer son affaire, ce qu’il fait dans un premier temps, à Lyon. Puis, ayant besoin d’espace, il achète des terrains au nord de la ville, à Fleurieu-sur-Saône, et construit une véritable usine. Les commandes se multiplient : elles proviennent des peintres, des papetiers (Canson et Montgolfier à Annonay), des fabricants d’encre, des blanchisseurs. Convaincu de l’avenir de son entreprise, Jean-Baptiste Guimet démissionne de l’administration en 1834. Il peut, ainsi, pleinement se consacrer à son métier d’industriel.

Entre 1834 et 1871, l’entreprise Guimet est le leader français sur le marché du bleu et l’un des tous premiers fabricants de produits chimiques au monde avec son concurrent allemand, Carl Leverkus, de Cologne.

Les capitaux amassés par Jean-Baptiste Guimet sont réinvestis dans différents projets, comme l’industrie de l’aluminium, avec PCAC future Pechiney, et les transports, comme le chemin de fer, le PLM et la Compagnie des Dombes, ou encore la marine marchande à vapeur, la Compagnie de Navigation Mixte, tournée vers les nouvelles colonies d’Afrique du Nord (Algérie et Tunisie). A sa mort, en 1871, Jean-Baptiste Guimet laisse une fortune considérable à ses descendants, près de 8 100 000 F. De cette somme, Emile Guimet, le fils, en dépense près de la moitié dans ses œuvres culturelles : musée des arts asiatiques de Lyon, en 1879, théâtre Bellecour, musée des arts asiatiques de Paris, en 1889. 

Vous l’aurez compris…le musée Guimet n’est que la face visible d’une incroyable réussite industrielle lyonnaise dans laquelle se mêlent des actifs liés à la chimie (l’aluminium, le bleu outremer, la soude) et l’industrie des transports.

Désireux de mieux connaître Lyon…ou Paris ? Dans les pas d’Emile Guimet ou dans ceux des grands personnages qui ont marqué le XIX° siècle français ? Réservez une visite avec les Guides de France.

Pour mieux connaître l’histoire de Jean-Baptiste Guimet, réécoutez l’interview croisée donnée par Hubert Guimet et Cécyl Tarlier à Canal-U (interview de Alexandre Moatti) : Aux origines du musée Guimet, le bleu Guimet une histoire haute en couleurs.

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